Le cancer du col est fréquent
à travers le monde. Il occupe la 3ème place des cancers chez les femmes à
travers le monde. La majorité des cas surviennent dans les pays en voie de
développement(85%). Il y avait environ 569847 nouveaaux cas en 2018.
Au cours de la même année, 311365 cas de décès ont été répertoriés. Les facteurs de risque de cancer du col
utérin, inclus les rapports sexuels précoces, plusieurs partenaires sexuels,
l’infection aux types d’HPV à haut risque(HPV[1] 16, 18, 45, 56) et
également le tabac.L’infection à l’HPV reste la principale cause de tous les
cancers du col utérin.
Tab.1.
Histoire naturelle du cancer du col, Ostor 1993.
Lésion
|
Régression
|
Persistance
|
Progression vers
un CIN supérieure
|
Progression vers
un cancer invasif
|
CIN1
|
57%
|
32%
|
11%
|
1%
|
CIN2
|
43%
|
35%
|
22%
|
5%
|
CIN3
|
32%
|
< 56%
|
-
|
>12%
|
Pourquoi le dépistage?
L’objectif de dépistage
de cancer du col, c’est de pouvoir détecter de façon précoce les lésions
précancéreuses et surtout celles de haut grades nécéssitant un prise en charge
thérapeutique.
Le dépistage joue un rôle
important dans la diminution du cancer invasif et dans la réduction de la
mortalité par cancer du col utérin. La majorité des cas de cancer du col utérin
surviennent chez les femmes qui n’ont pas été dépistées depuis plus de 5 ans ou
qui n’ont pas fait de suivi après un pap test anormal.
La recommendation et les
stratégies pour le dépistage se basent sur le rapport risque/bénéfice dans la
diminution de l’incidence et la réduction de la mortalité par cancer du col.
Les bénéfices et risques potentiels varient avec l’âge, les antécedants
médicaux et les facteurs de risque(Tab.2).
A
quel âge doit-on commencer le dépistage?(Tab.2)
Il y a un véritable débat
sur quand commencer le dépistage du cancer du col, quelle méthode de dépistage
doit-on utiliser(pap test,
HPV
test, IVA ou association) et également l’intervalle pour refaire le test. Mais,
l’essentiel, c’est que les stratégies qui seront utilisées vont prendre en compte, les ressources disponibles
et également le rapport risque – bénéfice.
Chez les moins de 21 ans
asymptomatiques, il n’est pas recommandé de faire le dépistage quel que soit
l’âge des premiers rapports sexuels[3](voir Tab.2)
Chez les femmes agées de
21 à 30 ans ou plus, il est recommandé de faire le dépistage quel que soit l’âge
de début des premiers rapports sexuels.[4]
L’OMS recommande de faire au moins un test de
dépistage de cancer du col entre 30 et 49 ans.[5]
Tab.2.
Recommandations et fréquences de dépistage
Organisations
|
Age
d’initiation
|
Fréquence
|
|
21
à 29 ans
|
≥30
ans
|
||
ACS/ASCCP/ASCP (2012)
|
21
ns
|
Pap
test chaque 3 ans
|
Co-testing(Pap
test et HPV test chaque 5 ans), préféré
Ou
HPV test chaque 3 ans
|
ASCCP/SGO (2015 interim guidelines)
|
21
ans
|
HPV
test chaque 3 ans pour les femmes agées de 25 ans ou plus
|
HPV
test chaque 3 ans
|
USPSTF (2018)
|
21
ans
|
Pap
test chaque 3 ans
|
L’une
de ces méthodes:
HPV test chaque 3 ans
HrHPV test chaque 5 ans
Pap test et HPV testing chaque 5 ans
|
ACOG (2016)
|
21
ans
|
Pap
test chaque 3 ans
Ou
HPV test chez les femmes agées de 25 ans ou plus
|
L’une
de ces méthodes:
I.
Co-testing(Pap test et HPV testing chaque 5
ans),préféré
Pap test chaque 3 ans
HPV testing pour les femmes agées de 25 ans et plus
|
ACP (2015)
|
21
ans
|
Pap
test chaque 3 ans
|
L’une
de ces méthodes:
HPV test chaque 3 ans
.
Alternative: Co-testing(Pap test et HPV test chaque
5 ans)
|
HPV: human
papillomavirus; ACS: American Cancer Society; ASCCP: American Society for
Colposcopy and Cervical Pathology; ASCP: American Society for Clinical
Pathology; SGO: Society of Gynecologic Oncology; USPSTF: United States
Preventive Services Task Force; hrHPV: high-risk human papillomavirus; ACOG:
American College of Obstetricians and Gynecologists; ACP: American College of
Physicians.
Source: Up to date, 2019.
Qu’en est-il des techniques, des matériels utilisés, de l’interprétation pour les différents tests de dépistage cités ci-dessus?
Les réponses seront données aux prochaines publications.
Références:
Blétry, O. & Marroun, I.(2014). Dépistage du
cancer du col de l’utérus. In: Du symptôme à la prescription en médecin
générale(2nd ed., pp. 844-48). Paris: Elsevier Masson.
Eugene, T. C. & al.(2016). Health maintenance in
women. In: Case files family medicine(4th ed., pp. 123-124). New
York, NY: Mc Graw Hill Education.
Screening for cervical cancer, Up to date 2019.
[1] Human
papillomavirus, sexuellement transmissible, HPV16 est le plus souvent
impliqué(55% des cas)
[2] Dans 80% des cas,
on a une régression spontanée surtout chez les jeunes femmes.
[3]Faible incidence
de cancer du col dans cette tranche d’âge. La majorité des lesions
précancéreuses, s’il en a, disparaissent spontanément avant 30 ans.
S’il y a des circonstances qui peuvent faire
évoquer de haut risque de déveloper un cancer du col(Plusieurs partenaires
sexuels, infection à VIH, ect), dans ce cas on peut reommander le test de
dépistage.
[4] Voir tableau 2.
[5] L’OMS(2017), recommande
de ne pas faire de dépistage de lésions précancéreuses avant 30 ans(Cette
recommandation prend en compte le coût d’une telle démarche et également la possibilité de régression de l’infection à
l’HPV avant cette âge). Cela peut aider à diminuer le risque lié aux procédures
de traitements qui, dans certains cas ne sont
pas vraiment nécessaire.